Résurrection !

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Résurrection  !

Prêtre membre de la congrégation des Pères de Chavagnes, Michel Remaud est aussi spécialiste du judaïsme. Directeur de l'Institut français Albert-Decourtray d'études juives à Jérusalem, il est l'auteur de nombreux ouvrages, articles et conférences sur l'histoire des relations entre l'Eglise et Israël, comme sur la vie des communautés chrétiennes aujourd'hui en Israël. En tant que théologien, il étudie plus particulièrement l'exégèse rabbinique et ses liens avec le Nouveau Testament.

Grand acteur dans le dialogue judéo-chrétien, il est lauréat en 2010, du prix de l'Amitié judéo-chrétienne de France.

Récemment, il a écrit un article pour le bulletin des communautés catholique de langue hébraïque en Israël, sur le thème de la Résurrection. Le voici :

 

« Si le Christ n’est pas ressuscité, écrit Paul, vide alors est notre message, vide aussi notre foi. » (1 Co 15,14). La résurrection de Jésus est au centre et au fondement de notre existence chrétienne.

La résurrection est d’abord la confirmation, par le Père, de tout ce que Jésus a dit et fait pendant sa vie terrestre. On peut même la considérer comme le dernier acte de son procès. Condamné par les hommes, il est reconnu par le Père comme innocent. Sa mission et sa parole sont authentifiées de façon définitive par Dieu lui-même.

C’est aussi la promesse et le gage de notre propre résurrection. « Si l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, dit Paul, Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Rm 8,11). Jésus est la tête d’un corps dont les membres ne peuvent être détachés. Paul, employant des mots qu’il invente peut-être lui-même pour parler de « vivre-avec », de « ressusciter-avec » et de « siéger-avec », va jusqu’à écrire aux Éphésiens que « Dieu nous a fait vivre avec le Christ, il nous a ressuscités avec lui et nous a fait asseoir avec lui dans les cieux. » (Ep 2,6).

La résurrection, par conséquent, n’est pas seulement notre avenir, c’est déjà notre condition présente, puisque la participation à la vie du Christ commence dès maintenant et non après la mort. L’Esprit par lequel Dieu a ressuscité son fils, et par lequel il nous ressuscitera nous-mêmes, est à l’œuvre en nous. Tout ce qui est une invitation à mener une vie nouvelle, dans le Nouveau Testament en général et dans Paul en particulier, est la conséquence directe de cette affirmation centrale de notre foi : nous participons déjà à la victoire de Jésus sur le péché, le désespoir et la mort.

Il n’est donc pas surprenant que dans le Nouveau Testament, les termes désignant la résurrection se trouvent plus de trois cents fois. Mais si ce vocabulaire y tient une telle importance, c’est aussi parce qu’il a un sens plus large que celui de ressusciter. Il n’y a pas de terme particulier pour désigner la résurrection d’entre les morts. Les Évangiles et Paul parlent simplement de « se lever ». C’est le même mot qui est employé pour dire que Jésus est ressuscité et pour raconter, par exemple, que la belle-mère de Pierre s’est levée après sa guérison (Mt 8,15). Quand il est question dans l’Évangile de quelqu’un se tient debout, on peut donc souvent y voir une image de la résurrection. Mais on peut voir aussi les choses dans l’ordre inverse : chaque fois que Jésus met quelqu’un debout, il le fait par la puissance de sa résurrection et pour le faire participer à sa propre vie. C’est lui qui nous donne aujourd’hui la force de nous lever, comme Matthieu qui se lève et quitte sa table de publicain pour suivre Jésus (Mt 9,9), comme le paralytique qui, s’étant levé, prit son grabat et rentra chez lui (Lc 5,25) et comme l’enfant prodigue qui décide : « Je me lèverai et j’irai vers mon père. » (Lc 15,17).

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