Réalisée par Kevin Reynolds (Robin des Bois, prince des voleurs, Waterworld), cette fresque épique a été projetée en avant-première jeudi soir au Vatican.
L'histoire débute en Judée, au moment où se succèdent les soulèvements contre l'occupation romaine. Un certain Jésus, qui se présente comme le Messie envoyé par Dieu, vient d'être crucifié après un procès rapide du tribunal suprême juif, le Sanhédrin, auquel ne s'oppose pas le gouverneur romain Ponce Pilate.
L'homme est ensuite enterré et son tombeau dûment fermé. Trois jours après, on retrouve la tombe vide, ce qui conduit Pilate à entrer dans une colère noire.
Car les rumeurs de résurrection de ce Jésus commencent à enfler. Hors de question pour ce représentant du pouvoir romain que l'empereur Tibère, qui doit bientôt se rendre en Judée, apprenne que son autorité est bafouée à cause du corps mystérieusement disparu d'un repris de justice.
Il charge donc le tribun Clavius, assisté de son aide de camp, l'ambitieux Lucius (Tom Felton, le Drago Malefoy de la série Harry Potter), de retrouver à tout prix le corps de ce Jésus, afin d'éviter une révolte des Juifs.
«Ce qui m'a intéressé dans ce film, c'est que d'un côté, il s'agit de Jésus Christ, de son histoire», un thème longuement abordé dans l'histoire du cinéma (La plus grande histoire jamais racontée, La passion du Christ, Le roi des rois, etc.).
Mais, ce qui est nouveau, «c'est que le film commence après la crucifixion», explique à l'AFP Joseph Fiennes (Shakespeare in Love, Elizabeth).
«De nombreux films sur le Christ s'arrêtent quand il est crucifié, qui est évidemment une façon suffisante pour terminer une histoire», ajoute l'acteur de 45 ans, dans une suite de son hôtel romain.
Sauf que l'histoire, explique-t-il, «pour ceux qui croient en cette histoire en tous les cas, ne finit pas là mais commence après, et c'est ce que le film a choisi de faire».
Risen est donc d'une certaine façon «un film religieux, sur la résurrection, avec une narration tirée de faits bibliques», mais il est également un film historique.
La résurrection vue par un sceptique
Pour Kevin Reynolds, cité dans les documents fournis par la production, l'idée principale était de raconter cette histoire du point de vue d'un seul personnage, «un soldat romain sceptique, confus devant ces faits exceptionnels qui sont en train de se dérouler sous ses yeux en Judée».
«Il ne se met pas à la poursuite du corps du Christ pour des motifs religieux ou politiques: il ne fait que suivre les ordres», souligne le producteur, Mickey Liddel.
Le personnage de Clavius, un militaire pénétré de son sens de l'obéissance et de l'ordre, est à un certain moment bousculé par cette quête d'un corps qu'il ne parvient pas à retrouver.
Ses croyances de Romain pragmatique et païen sont ébranlées par sa rencontre avec les apôtres et Marie Madeleine (jouée par l'Argentine Maria Botto), et il en vient à douter.
L'acteur britannique, qui a rencontré le pape François mercredi au cours de l'audience hebdomadaire place Saint-Pierre, avec sa femme et ses deux petites filles, confie que, malgré sa volonté de rester «calme et cool», il n'a pas pu s'empêcher de «chialer comme un bébé» face à lui.
«J'aime ce qu'il représente. Il n'aime ni la pompe ni tout type de cérémonie. De par son côté authentique, il parvient à parler aux gens», souligne-t-il.
Risen doit sortir le 19 février aux États-Unis, puis le 17 mars en Italie, au Portugal, en Allemagne et au Brésil.