Des nouvelles de Terre Sainte avec nos deux volontaires Emmanuelle et Martine
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Voilà maintenant 6 semaines que nous marchons dans les pas du Christ, au cœur de la ville de Jérusalem.
Notre mission de volontaires consiste à travailler auprès d’adultes ayant un handicap, et auprès de jeunes filles en grandes difficultés sociales et familliales. Les adultes ayant un handicap, et âgés de plus de 50 ans font partie d’une génération qui a été abandonnée par leur famille. En effet, le handicap était considéré comme une honte et une punition divine. Les mentalités ont aujourd’hui évoluées en Israël. Le mal n’est plus associé au handicap. Mais les familles n’ayant pas les moyens finançiers ou ne sachant pas comment s’occuper d’un enfant porteur de handicap si lourd, préfèrent le confier aux institutions qui sont pour la plupart religieuses. Parmi les adultes dont nous nous occupons, nous souhaitons vous présenter plus particulièrement Jacqueline, 25 ans, arrivée ici depuis peu de temps car un autre foyer de charité prend en charge les enfants, puis les transfère ici à l’âge adulte.
Jacqueline est une jeune femme polyhandicapée, en fauteuil roulant, et portant des attèles. Elle ne communique pas par la parole, mais par des cris exprimant ses émotions et ses désirs. Jacqueline est très demandeuse d’affection et de câlins, de relations privilégiées…comme tout le monde ! Jacqueline étant en fauteuil, elle aime beaucoup être allongée sur un matelas, pour être ainsi libre de ses mouvements. Elle se peletonne contre un coussin en riant aux éclats ! Le soir, au moment du coucher, elle lutte contre le sommeil pour profiter davantage de notre présence…Puis, ses yeux mis-clos se ferment et elle s’endort. Quel mystère dans ses vies d’apparence si fragiles, mais si riches, nous en sommes certaines, d’une proximité particulière avec Dieu.
Nous souhaitons aussi vous parler d’une des filles en difficulté dont nous nous occupons : Mijoun, qui a eu 9 ans le 8 Décembre dernier. Ayant repéré les croix autour de nos cous, elle nous a exprimé son souhait d’en avoir une, puisqu’elle fait partie des rares chrétiennes présentes dans le centre. Nous avons profité de son anniversaire pour lui en offrir une. Mijoun parle très bien l’anglais, ce qui rend possible les discussions profondes avec elle. Pour elle, qui n’a pas de maman, et dont l’enfance est brisée par des épreuves douloureuses, Marie a vraiment la figure d’une mère consolatrice, qui porte sur elle un regard toujours bienveillant. D’ailleurs petit clin d’œil : Mijoun est née le jour de l’immaculée conception ! Mijoun est une petite fille débordante de vie, même si parfois nous sentons passer un voile de tristesse dans ses yeux. Nous essayons de lui apporter tout notre amour, comme à toutes les autres filles, à travers les jeux, les discussions, les câlins, et parfois tout simplement notre présence.
Nous confions Jacqueline et Mijoun à votre prière, et à travers elles, toutes les personnes dont nous nous occupons.
Nous découvrons aussi la diversité des rites catholiques. Une seule vérité, mais plusieurs façons de la célébrer, et de glorifier Dieu. Nous avons eu la joie de rencontrer les petites sœurs de Charles de Foucault. Leur mission première est de s’encrer dans la réalité du monde par le travail afin d’être au plus près de la population. Mais elles ont aussi désiré vivre cela à travers la liturgie. Ainsi, pour s’intégrer le mieux possible à leur quartier, elles ont changé de rite et sont devenues Melkites.
Nous essayons de découvrir ces différentes réalités en allant à différentes messes. Nous animons régulièrement la messe à l’hospice, avec guitare, flûte, chants…Le sœurs nous ont même confié l’installation de la crèche dans la chapelle, tâche que nous avons réalisé avec beaucoup de joie ! Mais, régulièrement, nous allons dans d’autres églises. Cela donne vraiment une belle place à l’Eglise Universelle !
Pour la messe de minuit, nous allons aller au champs des Bergers à Bethléem, avec la communauté du chemin neuf. Puis nous retournerons à l’hospice où nous veillerons avec nos amis volontaires.
Nous vous souhaitons à tous un très saint et très joyeux Noël ! Comme ont dit ici : Eidmi Lehed !
Interview du curé de la paroisse de Jérusalem :
Nous avons rencontré le curé de la paroisse de Jérusalem tenue par les franciscains. Il nous a partagé son point de vue sur la situation des chrétiens en Israël.
Les trois grandes religions monothéistes sont présentes ici avec une grande proximité. Il emploie donc le mot de tension pour ce qui est de vivre sa religion à Jérusalem. En effet, les chrétiens, très minoritaires, essaient de trouver leur place mais ce n’est pas facile.
Il nous évoque plusieurs problèmes :
- problème politique qui influencent la vie sociale
- problème économique (travail)
Le nombre de chrétiens à Jérusalem est environ 4500.
Est-ce que la communauté chrétienne est soudée ?
Non, au contraire, il est difficile de créer des liens : le mur construit autour de Jérusalem a diviser la paroisse. IL y a aussi un réel problème d’espace dans la vielle ville, avec difficulté de stationnement, ce qui n’encourage pas les chrétiens à venir. Problème d’intègrations pour les chrétiens venant de Palestine…difficulté d’obtenir des autorisations d’entrer.
Quelles sont les orientations du synode des évêques du Moyen-Orient, qui a eu lieu récemment ?
2 orientations :
- comment renforcer la spiritualité et la foi des chrétiens (importance de partir de la parole de Dieu, et l’année prochaine 2011 sera une année spéciale sur ce thème)
- vie politique des pays du moyen-orient, comment cela influence la vie des chrétiens ;
Est-ce que le fait qu’il y ait une tension entre les 3 religions amène les chrétiens à avoir une foi plus forte ?
Non. Le chrétien, quelque soit son origine sociale, culturelle, politique se doit d’avoir une foi forte, et de la développer sans se laisser influencer par les éléments politiques et les conflits.
Est-ce que l’on peut parler de persécutions ? Non, mais en Irak oui. Il existe une dimension de lutte ou chacun essaie de prendre un peu plus de place.
Quelle est la place de l’œcuménisme ? Elle se fait au sens commun du terme. Certes au niveau de la vérité, il y a beaucoup de différence, mais le plus important se fait au niveau de la vie de tous les jours ou les gens on beaucoup de choses en commun. L’espérance ici est que les gens renforcent toujours se rapport entre eux, avec comme point de départ le fait que nous sommes tous des hommes créés par Dieu.
Comment préparez-vous Noël ?
Essayer de mettre les paroissiens dans l’ambiance de Noël par des célébrations….Le 24, chrétiens et musulmans accompagnent le patriarche à Béthléem, pour la messe.
Pendant l’avent, beaucoup de jeunes et mouvements font des marches et pèlerinages vers Béthléem.
Allez voir le BLOG de Emmanuelle si vous voulez suivre leur mission !
A bientôt !